Le maître-autel
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La reconstruction de l'église au XVIIe siècle est conduite par les préconisations contenues dans la concile de Trente : la large et vaste nef permet d'unifier les fidèles dans le cultue de l'eucharistie. L'autel, et par conséquent le retable sont particulièremetn mis en valeur. La construction du retable clôture le chantier architectural. Il est en harmonie avec l'édifice et il est particulièremetn mis en évidence par sa position au sommet des différents degrés (marches) permettant d'accèder à l'autel. Le culte des saints se développe dans les
différentes chapelles latérales. Près du choeur, on retrouve des
dévotions majeures comme le rosaire et les âmes du purgatoire dont la
pratique se développe davantage à partir du concile de Trente. |
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vue de l'intérieur de l'église |
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Le retable du maître-autel de Catllar a été réalisé en 1688 par Jaume Pardines, cet atelier de sculpteurs vient de la région de Manresa en Catalogne du sud. C'est de cette ville également que viennent les ateliers de Lluis Generes (retables de Vinça, d'Espira de Conflent, de Baixas...) et de Josep Sunyer i Raurell (retables de Prades, de Collioure, de Font Romeu...). Beaucoup d'ateliers de sculpteurs ont continué à travailler dans les comtés nord catalans malgré l'annexion du Roussillon à la France par le traité des Pyrénées en 1659. L'atelier de Jaume Pardines est peu connu des deux côtés des Pyrénées, le retable du maître-autel de Catllar est une de ses oeuvres les plus importantes à avoir été conservées.
Il s'agit d'un retable impressionant par ses dimensions (10 mètres de haut par 6,70 de large) ce qui lui permet d'occuper toute la surface du chevet plat de l'église. Les volets latéraux sont légèrement en biais ce qui contribue à donner un effet d'élancement. De la même manière la hauteur des niches, la taille des colonnes et des statues est décroissante à mesure que l'on s'élève dans le retable. Le sculpteur utilise la colonne torse, caractéristique des retables baroques. Elles soulignent ainsi la dimension ascendante du retable dont une des fonctions est d'accompagner le regard vers le haut du retable. Des dais couronnent les extrémités supérieures du retable. Ces éléments d'architecture ont été popularisés quelques années auparavant par l'atelier de Lluis Generes. Les lignes
horizontales et verticales du retable sont clairement apparentes, elles
délimitent des espaces dans lesquels les différentes statues des saints
vont prendre place. Certaines sont plus récentes que le retable comme
par exemple celle de l'Immaculée Conception certainement rajoutée au
XIXe siècle. Il n'est pas certain que toutes les statues aient été
réalisées par Jaume Pardines, cependant par leur style, elles semblent
correspondre à l'époque à laquelle le retable a été réalisé. La statue
de St André est particulièrement mise en évidence. Elle est plus haute
que les autres, elle occupe la partie centrale du premier registre dans
une niche coiffée d'un dais qui souligne ainsi l'importance du saint
patron de la paroissse. Il est représenté avec l'instrument de son
martyre : la croix en X. Les 4 panneaux de la prédelle racontent
quelques épisodes de sa vie, par exemple les scènes de la vocation et
de la flagellation de St André. |
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Au premier registre du retable à la droite de St André sont représentés St Jean et St Pierre, à sa gauche St Paul et St Jacques. Au deuxième registre, on trouve de gauche à droite St Thomas d'Aquin (statue visiblement en réemploi), St Amboise, St Grégoire et St Jérôme. Au troisième registre, St Philippe est placé au centre, il est encadré par St Barthélémy à gauche et par un autre apôtre à droite. Le retable se termine par une crucifixion.
Le retable est un décor, très souvent en bois doré et peint dans les comtés nord catalans, qui se développe derrière la table d'autel. Il lui est relié par des gradins qui encadrent le tabernacle. Celui de Catllar est particulièrement intéressant. Il a conservé ses volets latéraux qui peuvent s'ouvrir révélant ainsi un décor sculpté et peint d'une grande qualité. Chacun des volets est orné d'un ange portant un encensoir. L'intérieur du tabernacle est orné de rayons émanant de la colombe de l'esprit saint. La présence de nombreuses statues
matérialise l'importance du culte des saints mise en
évidence par le concile de Trente (Contre Réforme)
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Sources Yvette Carbonell Lamothe, Les retables sculptés du diocèse d'Elne de 1643 à 1697, thèse de 3e cycle, université de Toulouse le Mirail, 1971
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