Le retable de St Roch et St Sébastien

 

 

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    On ne connait pas l'auteur de ce retable en bois doré et peint dont la réalisation pourrait dater de la fin du XVIIe, début du XVIIIe siècle. Il présente  une architecture différente des retables des environs. La partie centrale est particulièrement mise en valeur avec des entablements saillants et un fronton semi-circulaire qui coiffe chacun une niche. Les statues de St Roch et de St Sébastien sont chacune situées sur un piédestal saillant. Ces deux saints font partie des saints guérisseurs qui protègent contre la lèpre pour St Roch et contre la peste pour St Sébastien.

Dieu le père est représenté tout en haut du retable au dessous d'un entablement constitué par un fronton semi-circulaire. Il apparaît dans un panneau sculpté au milieu d'une nuée d'anges, les bras ouverts.

On remarque au premier registre du retable l'utilisation de colonnes torses tandis qu'au deuxième registre, ce sont des colonnes cannelées qui sont employées.

Les personnages qui entourent les saints guérisseurs ne sont pas représentés à l'intérieur de niches mais sur des panneaux à fond plat moulurés. Ceci permet d'accentuer davantage le relief de ces personnages. On remarque qu'ils font office de personnage-colonne puisque chacun d'entre eux est placé sur un piédestal saillant et au dessous d'une corniche saillante.  Ils soulignent ainsi les verticales du retable.



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    Au premier registre, deux dominicains encadrent la statue de St Roch. A gauche St Pierre de Vérone, à droite St Vincent Ferrier. St Pierre de Vérone est un saint du XIIIe siècle, disciple de St Dominique. C'est un des premiers martyrs de l'ordre des dominicains. On peut voir sa blessure sur la tête. En effet il a été assassiné d'un coup de glaive et achevé d'un coup de poignard. C'est un saint autrefois très populaire dans la région car les agriculteurs plantaient un rameau d'aubépine dans leurs champs le jour de sa fête afin de protéger les récoltes.

St Vincent Ferrier est un saint dominicain du XIVe siècle qui participa en 1408 au concile de la Réal à Perpignan et participa à la fondation de l'archiconfrérie de la Sanch en 1416. C'est donc un saint très localement ancré dans la dévotion de la Passion du Christ.


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St Roch  est situé au centre du premier registre. Il est représenté en habit de pélerin. C'est un saint du XIVe siècle d'origine montpellieraine.De retour de Rome, il est frappé par la peste. Alors qu'il s'était retiré dans la solitude d'un bois, un chien lui apportait régulièrement du pain afin de le nourrir. Il se rétablit et continue son chemin de retour vers Montpellier. Sur la statue,  il montre sur sa jambe la plaie guérie par le chien visible à ses pieds.


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Au second registre, St Sébastien est encadré à sa droite par St François d'Assise et à sa gauche par St Antoine de Padoue. On a ainsi une représentation de l'ordre religieux des franciscains très populaire dans les campagnes aux XVIIeme et XVIIIeme siècles.

Le culte de St Antoine de Padoue se développe davantage à partir de la fin du XVIe siècle alors que celui de St François d'Assise remonte à l'époque médiévale.

   
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St Sébastien est représenté  attaché à un arbre. On remarque sur son corps les traces laissées par les flèches tirées par les légionnaires romains. Lui même faisait partie de l'armée romaine dans l'entourage immédiat de l'empereur. Il a aidé des chrétiens, c'est la raison pour laquelle il a été condamné à être percé de flèches.

Beaucoup de confréries de secours mutuel sont placées sous la protection de St Roch ou de St Sébastien, d'ailleurs il y avait à Catllar une société de secours mutuel placée sous la protection de St Sébastien

 

Le tabernacle du retable date de l'époque baroque. Il a certainement été placé dans le retable en 1996 lors de la restauration du retable. Ce tabernacle se trouvait à l'origine dans la chapelle du Christ de l'ermitage de St Jacques de Calahons. On remarque des atlantes présentés les mains jointes qui semblent soutenir la corniche tandis que sur la porte du tabernacle deux anges sont représentés en adoration d'un grand ostensoir.

La partie basse du retable et la table d'autel sont récentes.
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Sources :
Yvette Carbonell Lamothe, Les retables sculptés du diocèse d'Elne de 1643 à 1697, thèse de 3e cycle, université de Toulouse le Mirail, 1971
Notes d'Yvan Marquié

 

 


 

 





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